Elena
Elena était la copine vers laquelle mon institutrice me poussait. Nous ne nous aimions peut-être pas beaucoup, ou alors pas spontanément, mais nous faisions comme si. Pour Elena, petite romaine arrivée au village des Alpes avec sa maman divorcée, les jours n'étaient pas faciles : Les mômes l'appelaient "la romaine" (ce n'était pas flatteur) et jasaient sur les amours de sa mère. Pour moi, enfant trop sage et un peu étrangère, c'était souvent la solitude, aussi.
Un jour, Elena me donna rendez-vous pour l'après-midi, près de la fontaine. J'y allai pleine d'espoir, il était rare qu'on me laisse sortir après l'école. Et j'attendis, j'attendis, j'attendis bien une heure... Aujourd'hui, j'appelle cela "se faire poser un lapin".
C'est un mélange de honte et de tristesse qui vous prend. Honte, parce que les passants vous voient de plus en plus dépitée, et qu'ils ont de la peine pour vous. Tristesse, parce qu'on a l'impression d'être moche puant et méchant, et que le poseur de lapins ne vous aime pas. La fontaine s'en souvient...
Morbegno
Cela m'est arrivé encore par la suite, vous en étonnerez-vous. Je ne me me suis pas sentie autrement.
1 commentaire:
Il me semble que maintenant, avec les portables, c'est encore pire. Même pas la politesse d'appeler pour s'excuser ! Alors qu'avant, on avait quand même l'espoir que la personne avait une bonne raison. Par exemple qu'elle s'était fait renverser par une voiture, qu'elle était coincée dans un ascenseur, qu'elle était prise en otage etc....
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