Celles qu'on n'a pas prises
Je lis mes journaux de la semaine sur un banc du Boulevard de Clichy. Nous sommes quelques-uns à ainsi nous détendre, ce quinze août doré à la température agréablement fraîche. Voilà deux adolescents qui s'approchent et s'assoient à côté de moi, causant bruyamment. Un troisième arrive, les autres se serrent - quitte à moi de me ratatiner dan mon coin. Mon grand voisin trop vite grandi s'épanche, il étale ses longues jambes écartées, me pousse au dernier centimètre des planches du bout de ses pompes blanches de marque. Je résiste, lis les articles de l'Express sur l'homme de Néanderthal - dont une citation à Emmanuel Anati, qui était l'ami d'un ami de ma propre adolescence. J'arrive au paragraphe sur Cro-Magnon lorsque un quatrième ado arrive, serre des mains, et on allume de la techno. Bon, c'est compris, je pars.
Plus tard dans le métro. Une demi douzaine de collégiens propres sur leur personne, en provenance du Kenya, rient et crient fort. Plus de filles que de garçons. Au bout d'un moment, leur surveillante se lève dans le wagon et clame de sa belle voix grave "What is going on, here?" Les autres se taisent quinze secondes avant de reprendre de plus belle. Ils descendent à Péreire, les survivants sourient tout en respirant soulagés.
1 commentaire:
J'aime bien cette rubrique. Par la description, j'imagine tout à fait les photos. C'est original.
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