Citations

Apprendre à dire non quoi qu'il en coûte. [...] Il faut rester debout, il ne faut pas se coucher devant les gens ni coucher avec. [...] C'est essentiel dans le métier artisique.

Entendu sur France Inter ce matin (12.6.09), de Juliette Gréco.

Seulement dans le métier artistique ?

samedi 26 avril 2008

Buttes Chaumont

Je montai rue Edgar Allan Poe sur le Buttes Chaumont voir la maison où mon ami avait habité dans sa première jeunesse.

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Il fallut un temps certain pour monter des rues d'en bas, aujourd'hui réduites à une coulée de béton propre et sans âme, aux rues d'en haut. Je passais entre des immeubles vertigineux de hauteur, de vraies ruches pleines d'appartements.

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En haut du quartier populaire, à court d'haleine, j'arrivai sur un petit quartier idyllique - comme un bout de campagne oublié au haut de la colline pendant que la ville happait ses flancs.

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Heureux ceux qui habitent là-haut. A la campagne en ville, sveltes et en bonnes santé à force de parcourir les pentes raides, ils ne doivent pas être comme nous tous du fond des plaines.

mardi 22 avril 2008

Mère Jane des Malheureux

C'est l'histoire de Jane. Jane - c'est bien comme-ça, à l'anglaise - est la mère de mon amie Rose. Elle a eu une enfance triste, auprès d'un père horrible de dureté après la mort précoce de son épouse - mort survenue par le tétanos, premier malheur curieux d'une série improbable.

Jane est restée trois ans chez papa après ce décès regrettable. Au bout de trois ans, une dispute sur l'achat non autorisé d'une robe - la deuxième, pour avoir le change sur la seule et unique - et Jane s'est retrouvée à la porte. Même pas majeure, elle n'avait que dix-huit ans, en 1949. Oliver Twist en Île-de-France.

Pendant les dix ans suivants, Jane a vu ses jeunes frères et soeurs quitter la maison comme elle, jusqu'à Gabriel et Joséphine, les petits derniers. Fratrie de huit, tous ont été solidaires entre eux et se sont forgé une sympathie inébranlable pour tous les malheureux du monde.

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Chapelle de la Pitié-Salpêtrière

J'ai connu Jane entourée de deux dépressives aiguës,d'une mère d'enfant imbécile, et d'une femme battue. J'en oublierais presque son amie aveugle. Jane vous accueille en disant : Sais-tu qui a été enterré la semaine dernière ? Ou encore : Le pauvre! La pauvre! Ils n'ont pas la vie facile! Quelle brave personne!

Avec cela, la vie de Jane a été belle et bonne. Recueillie par un chirurgien communiste et philanthrope - le chirurgien de Staline, dit-on - en quittant sa maison paternelle, elle a fait de bonnes études d'infirmière avec des filles de famille et a elle-même marié un brillant médecin. Étranger. Dans un confort matériel croissant, elle a eu trois enfants - dont Rose - qui ont tous "bien fait" dans la vie. Elle passe son temps de superbe appartement dans les Alpes en joli appartement sur la Riviera. Sa santé l'a rarement lâchée et elle approche les 80 ans, que je lui souhaite vivement d'atteindre et de dépasser dans l'amour des ses petits enfants.

Mais Jane reste la mère de tous les malheureux, infirmière, amie compatissante, dévouée aux victimes des douleurs de ce monde.

lundi 21 avril 2008

Brasserie du Louvre

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Je ne connaissais de l'Hôtel et de la Brasserie du Louvre pas même le nom, lorsque je reçu cet appel en juillet 1995. Je rentrais de voyage, Paris était dans le chaos après l'attentat de la Station Saint-Michel, et il me fallut un temps infini pour gagner la Gare de Lyon et, de là, Fontainebleau. "Bonjour, je m'appelle Martin Berger, j'ai vu votre CV et je souhaiterais vous parler. Vous pouvez venir me voir à l'Hôtel du Louvre".

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Ereintée, j'hésitai. Drôle d'appel à l'accent légèrement étranger, rendez-vous insolite directement dans un hôtel. Je rappelai, trouvant le numéro sur Minitel - mais oui... - et on me passa la brasserie. Ainsi me retrouvai-je engagée dans un emploi médiocre, en vérité, mais qui me permit de découvrir l'Allemagne. Ma vie en fut changée.

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Revenue en France depuis, je passe de temps à autre place André Malraux et m'arrête devant la brasserie. J'y mange aussi, quelquefois, ils ont de délicieux petits pots de crème et un décor de vieux bistrot qui me séduit toujours - avec des porte-manteaux en vermeil le long des banquettes. J'y ai invité ma famille, discuté et ri fort, éclaté en pleurs pour un mot peu aimable, mais, surtout, j'y ai passé quelques belles soirées seule comme je les aime.

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Reste ce coup de fil ancien, un passage professionnel bizarre et un souvenir étincelant de Munich la blanche.

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dimanche 20 avril 2008

Anders le Viking

C'est l'histoire d'Anders. Anders était grand trois pommes et plein de rondeurs, sous sa calvitie précoce et sa barbe compensatoire. C'était l'ingénieur trentenaire qui, dans mon équipe de projet, s'occupait des process de déploiement réseaux. Parachutée à Oslo, je ne conaissais rien au pays ni au nouveau sujet qu'on m'imposait de façon cavalière. Anders fut donc une aide précieuse auprès de Arild et de Joern, nos collègues.
Anders était marié et avait un jeune enfant de moins de deux ans. Un jour sur deux, c'était lui, s'alternant à son épouse, qui sortait tôt le soir pour aller le chercher - à la crèche, à la piscine - m'introduisant ainsi à la belle parité nordique. Puis, une fois par semaine, il partait en compète : Armé d'une petite coque de noix à voile, il participait à des concours sportifs sur le fjoerd norvégien. Le week-end, enfin, il allait à la pêche. Rien n'était aussi bon, disait-il, que la chair d'un crabe fraichement sorti de l'eau.

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Filet de pêcheur

mardi 15 avril 2008

Insolite banal

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On descend les rues grises de Paris sans trop lever le regard ni écouter. Le macadam propre sur les trottoirs déblayés, les rangées de plante anonymes, et les voitures sur la voie centrale.

Etait-ce le Printemps, j'ai levé les yeux et - oh - du rose dans les branches. Kézako ? Je ne sais pas, ce ne sont pas des fleurs - cerisier japonais ou prunier thaîlandais qui enjolivent nos jardins. Non, des feuilles, des feuilles roses fluo qui ne le resteront certainement que deux ou trois jour - avant de retrouver leur petit vert de gris citadin.

Cela m'a fait l'impression de la neige en été ou du sable du Sahara dans la pluie. Beau, beau, et triste à la fois. Car le moment est triste chez mes proches. Mais le rose des feuilles, lui, il est beau!

dimanche 13 avril 2008

Porte de Champerret

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Porte de Champerret 2

La Porte de Champerret a longtemps été pour moi un terrain vague de l'autre côté de la ville. De mon quartier-village enfui loin sur la Rive Gauche de la Seine, je n'en avais que des bribes d'images, celles d'un endroit serré pèle mêle entre périphérique et maisons bourgeoises: Autant dire un carrefour sans charme où on passerait vite et fatigué pour se rendre ailleurs.

Une fois, un entretien de travail et, une autre, une visite à une collègue m'ont montré une autre face, poussiéreuse et ennuyeuse celle-ci, des maisons disposées le long du Boulevard Péreire et du vieux chemin de fer : Impression morne qui a révéillé le souvenir de quelques visites plus anciennes à mon agence de Levallois, closes par d'interminables pots et faux sourires Place du Maréchal Juin. Travail, argent, confort triste.

Il aura fallu dix ans et un déménagement pour apercevoir ces rues amples ouvertes sur le ciel avec plus de chaleur et d'empathie.

Je ne trouve rien de plus beau, aujourd'hui, qu'un coucher ou un crépuscule planant sur le boulevard où les voitures filent, au-dessus d'arbres nombreux aux beaux branchages. L'éternel "ciel de Paris" s'ouvre grand sur la silhouette du Concorde Lafayette. Voilà, ouverture, air, espace, vitesse et mouvement, une autre ville, celle où on rentre chez soi après une journée sur les routes.

Les lotissements parisiens du dix-neuvième siècle sont entrecoupés d'espaces verts inattendus, autour de Sainte-Odile, le long de la voie ferrée - j'ai même déniché un petit square où des héros de l'action et de l'art latino-américains ont leurs bustes groupés dans un amphithéâtre de pierre. Un front d'habitations bon marché (HBM) en vieille brique fait face côté Paris aux HLMs plus récents et orange du côté banlieue, magnifiquement baignés de soleil les soirs de beau temps.

samedi 12 avril 2008

Alberta

C'est l'histoire d'Alberta. C'était une amie de ma petite enfance : La fille de Marilena, qui aidait maman dans les tâches ménagères. Alberta avait trois ou quatre ans plus que moi et me semblait extraordinaire d'espièglerie et de gentillesse. Le meilleur était d'aller dormir chez elle quelquefois, parterre sur des coussins étalés sur le tapis paysan de couleur, dans ce séjour où elle-même occupait le canapé vert. La cuisine n'était séparée que par une baie grande ouverte, et c'est là que nous prenions nos repas au coca cola, pour les petits, et au vin coupé d'eau, pour les grands. Alberta avait un chien, Blacky, dans sa baraque à lapins aux pieds de l'escalier.

parcthabor

Un été nous sommes allés à la mer ensemble avec leurs voisins. C'était un camping sur la côte adriatique, nous ramassions des coquillages. Je ne sais plus ce qu'il est d'Alberta; les échos de la mort de son père masson, qui avait bâti le gratteciel Pirelli, ou encore d'une mauvaise opération aux genoux, il y a dix ou quinze ans, voilà tout.

mardi 8 avril 2008

dimanche 6 avril 2008

Chaussures

zenshoeshop

touristes

chaussures

samedi 5 avril 2008

Sun Arabesque

Le Canon des Gobelins

Paris, 13

bleu

Auvers sur Oise

Atlanta 4

Duluth, Georgia

mardi 1 avril 2008

Restaurants de nuit

Lido

Amsterdam

nite in paris 14

Paris 13

Brasserie le Cardinal

Paris 8