jeudi 31 juillet 2008
samedi 26 juillet 2008
J'ai été en pays chouan!
Sélection du Louvre - 1
Cette image du Prince de la Renaissance, on l'a tellement vue, qu'on oublie de la regarder. Mais n'est-ce pas ce que Jean Clouet, son auteur, voulait ? Son oeuvre est encore une icône sacrée, convenue, où le héros a remplacé le saint : parfaitement statique, figé dans sa pose puissante d'empereur romain, l'homme se laisse porter par ses habits somptueux contre le richissime fond pourpre qui remplace l'or des images gothiques.
Ce qui me frappe ? Ces énormes manches bouffantes qui font de gros bras au Prince. Si c'est une concession à la mode farfelue des nouveaux riches italiens de son temps (comment ont-ils pu concevoir des tenues pareilles) que François adopte, c'est aussi un rappel à la force physique de l'homme qu'on dit grand et vigoureux. Les mains, derrière leur fine élégance, sont énormes et serrent la poignée d'une arme. Y avait-il vanité physique à exhiber ainsi le grand buste animant les bras puissants sous les habits de la richesse, ou était-ce le désir de montrer son pouvoir. Tout cela déborde du cadre.
Ce Roi est imposant, Clouet ne devait pas se permettre de familiarités.
Dans tout ce décor le visage tient sa place, hautain, sur un cou de taureau où la lumière insiste. Le nez est très long, on le sait, et les yeux sont petits et bridés, ceux qu'on donne aux malins, ou peut-être, à l'époque, aux têtes nobles. La touche féminine et juvénile de la toque plumée me semble décalée, amusante.
Un boxeur à l'élégance d'une dame.
Le Louvre et son site ici.
Publié par JC-Milan à 11:46 0 commentaires
Celles qu'on n'a pas prises
La mairie devant Saint Sulpice, une annonce matrimoniale. C'est une jeune fille à quatre prénoms et un nom à particule qui épouse un quidam. Elle est "ingénieur culturel".
Publié par JC-Milan à 00:12 0 commentaires
Libellés : "Non prises", Paris, Passant
vendredi 25 juillet 2008
jeudi 24 juillet 2008
mercredi 23 juillet 2008
Celles qu'on n'a pas prises
A la terrasse d'un café huppé, de ceux qui se sont refait une image et une clientèle en déployant de grandes toiles rouges, des lampadaires extra large et des serveurs sexy à la mine épuisée. Un quinquagénaire faussement négligé commande son troisième coca zéro (5 Euro pièce); il s'en va en hâte le laissant presque intact sur la table.
Publié par JC-Milan à 11:34 0 commentaires
Libellés : "Non prises", Café, Paris, Passant
mardi 22 juillet 2008
lundi 21 juillet 2008
Anges qui accompagnent les gisants
Grande Vérité
Sort-on jamais de la cour de récré ?
Publié par JC-Milan à 13:16 0 commentaires
Libellés : Grandes vérités amenée par la sagesse, Jeu
dimanche 20 juillet 2008
samedi 19 juillet 2008
Celles qu'on n'a pas prises
Province jacassante que j'avais oubliée. A Nantes, sur la place de la Cathédrale, une dame bien propre de sa personne a encore les cheveux humides. C'est le matin. Son sèche-cheveux ne marchait peut-être pas, ou alors elle était pressée. Un jeune couple d'allure moderne "Il y a des sèche-cheveux, madame" (lui); "Oui, enfin, on est en un lieu public!" (elle).
Personne pour dire à lui qu'il a un sale jean délavé et à elle qu'elle est mal coiffée :)
Publié par JC-Milan à 15:22 0 commentaires
Libellés : "Non prises", Passant, Province
vendredi 18 juillet 2008
lundi 14 juillet 2008
samedi 12 juillet 2008
Celles qu'on n'a pas prises
Dans le magasin de lingerie féminine, près de la cabine d'essayage. J'entends une voix d'homme "Celle-ci est jolie.". J'imagine le pire. Je passe de l'autre côte et aperçois un sexagénaire au pull gris et aux petites lunettes de presbyte qui regarde, pensé-je, son épouse. La voix était la sienne.
Publié par JC-Milan à 13:14 0 commentaires
Libellés : "Non prises", Magasin, Passant
vendredi 11 juillet 2008
Cédé à un questionnaire
1) Quel(s) souvenir(s) avez-vous de votre apprentissage de la lecture ?
De petits livres carrés, l'un avec un ours carré rouge l'autre avec une grenouille ronde verte. J'avais quatre ans.
2) Vos lectures préférées lorsque vous étiez enfant ?
Sandokan. Tous.
3) Aimez-vous la lecture à haute voix ? Comment ? Pourquoi
Du tout. Je n'aime pas ma voix.
4) Votre conte préféré ?
Une âme simple. Flaubert
5) La meilleure adaptation cinématographique d'un roman ou d'une pièce de théâtre
Fahrenheit 451. François Truffaut
6)Apprenez-vous par cœur certains poèmes, répliques de théâtre ou passages de roman ?
Jamais. Pas de mémoire des mots.
7)Avez-vous des livres ou des magazines dans vos toilettes ? Lesquels ?
Non. Tout bien séparer.
8) Avez-vous plusieurs lectures en chantier ? Combien ? Lesquelles ?
Non, j'évite. Quand ça arrive, c'est que je n'aime pas ou que ma concentration est mauvaise.
9) Le poète que vous ne cesserez jamais de relire / de vous réciter ?
Dante.
10)Le livre que vous avez lu le plus rapidement ? Le plus lentement ?
Rapidement : L'apologie de Socrate, de Platon.
Lentement : Tous ceux que je n'ai jamais terminés. Dernièrement, Le Secret, de Sollers - qu'il ne m'en veuille pas, je n'arrivais pas à m'y faire.
11)Le(s) livre(s) que vous ne rangez jamais dans votre bibliothèque et qui traîne(nt) toujours ?
Essais économiques et sociologiques. J'en lis quelques pages, puis ils traînenet, puis je reprends, puis ça traîne...
12)Préférez-vous les éditions de poche aux éditions originales ? Pourquoi ?
Oui, ça tient dans une main.
13)Quel est votre rapport physique à la lecture ? Debout ? Assis ? Couché ?
Couchée sur le canapé.
14)Vos lectures sont-elles commentées « crayon à la main » ?
Non. Jamais. Ce qui ne reste pas dans l'esprit... Ou alors je suis paresseuse.
15)Offrez-vous des livres ?
Oui. Ciblés. Et aussi à ceux qui sont loin de leur pays natal et qui aiment relire leur langue. Cela dit, je lis moyennement, moi, les livres qu'on m'offre de mes anciens pays.
16)La plus belle dédicace ? (Qu'elle soit de l'auteur ou de celui/celle qui vous l'offrît)
Jamais de dédicaces. Pas d'intérêt. Mais il y a un petit livre que ma mère reçut comme premier prix d'excellence, qui me plaît bien.
17)Quel est votre rapport sensuel au livre ? (son odeur, sa texture, le son des pages tournées, …) Le toucher du papier.
18)Quel(s) est (sont) le(s) auteur(s) dont vous avez lu l'œuvre intégrale ?
Aucun. Pas loin de Kafka, mais c'était mon adolescence.
19)Un livre qui vous a particulièrement fait rire ?
Astérix et les Bretons.
20)Un livre qui vous a particulièrement ému ?
I promessi sposi, de Manzoni.
21)Le livre qui vous a terrifié ?
Tour de vis, de Henry James.
22)Le livre qui vous a fait pleurer ?
La Storia, de Elsa Morante.
23) L'avertissement / l'introduction qui vous a le plus marqué ?
A Anna Karenina. "Cela n'arrive que très rarement" :)
24)Le titre le plus marquant / original / décalé / astucieux ?
The constant gardener, de John le Carré. Les deux mots n'ont rien à voir... et pourtant.
25)Décrivez votre (vos) bibliothèque(s).
Tous les classiques de théâtre, poésie, et philosophie. Dans du tek. Je les lis un peu, mais je crois que c'est surtout une façon de me rattacher à l'adolescence, à ce que j'ai étudié puis oublié.
26)Le(s) livre(s) dont vous vous êtes finalement débarrassé(s) ?
C'est rare. Mais enfin, j'ai un petit "coin honteux" dans ma bibliothèque.
27)L'endroit le plus insolite où vous lisez ?
Insolite ? Un banc place des Vosges, à la Tartine rue du Roi de Sicile, le long de la Seine... Pas très insolite.
28)Il ne vous reste que trois jours à vivre, que souhaitez-vous lire ou relire ?
Le banquet, de Platon. Encore un souvenir d'adolescence.
29)Votre livre d'art préféré ?
Photos de Basilico.
30)La bibliothèque idéale ?
Au hasard.
Le procès de Kafka.
La Divine Comédie de Dante.
Tartuffe de Molière.
Quatre-vingt-treize de Victor Hugo.
Boule de suif de Maupassant.
L'homme pressé de Paul Morand.
Un singe en hiver de Antoine Blondin.
Le Banquet de Platon.
La condition humaine, d'André Malraux.
La Bible.
Au hasard.
31)L'incipit qui vous a le plus marqué
Nel mezzo del cammin di nostra vita... Dante
32)La fin qui vous a le plus marqué
Le stelle. Dante
Publié par JC-Milan à 22:42 2 commentaires
mardi 8 juillet 2008
Ardoise
Publié par JC-Milan à 13:38 1 commentaires
Libellés : Café, Café du Coin, Comme dans le temps, Paris
lundi 7 juillet 2008
dimanche 6 juillet 2008
Celles qu'on n'a pas prises
Le long du trottoir bondé, une rangée de tables de bar jaune citron. A l'intérieur, de vives couleurs acidulées au soleil estival.
Au Starbuck derrière le BHV, celui à la clientèle bigarrée et gay, des hommes affichent leurs nouveaux pulls à grosses rayures horizontales. Vives couleurs. Un peu cliché, quand-même.
Les filles dans les rues voisines, pour leur part, superposent de plus en plus de dessus. Un gilet étriqué sur, ou sous, un chemisier flottant... Cela va bien sur un petit buste d'oiseau.
Tous en tout cas ont les jeans sans ourlet, simplement retroussés comme des manches trop longues. Pour une fois une mode décontrac' mais pas crade.
Publié par JC-Milan à 22:42 0 commentaires
Libellés : "Non prises", Paris, Ville
Fabio et la mode
C'est l'histoire de Fabio. Fabio était un jeune brillant issu de la petite bourgeoisie trévisane. Ses études à l'université la Fenice de Venise l'avait amené à recevoir des prix et une embauche au sein de la Grande Boîte de Conseil de Milan. Seulement, voilà, Fabio tomba sur le mauvais projet, le Grand Patron se planta et la Mauvaise Réputation tomba à jamais sur le jeune.
Fabio ne se remit pas de cette mésaventure initiale, il dut se faire une raison, repartit en province et se tourna vers la petite entreprise textile.
Tout le monde vivait des fringues dans sa région. Avec sa fiancée - à laquelle il n'était pas toujours aussi fidèle qu'on le voudrait, mais elle était blonde, bonne camarade et fille de parents riches - Fabio lança sa propre petite entreprise de prêt à porter.
Les années passèrent. Je retrouvai le nom de Fabio à nouveau dans la presse locale, sur le web que je lisais de ma résidence à l'étranger : "Fabio G., fondateur de le boîte 'Qualité et Production' à Trévise" - ou quelque chose dans ce genre. Sa fiancée s'était-elle lassée, l'avait-elle éloigné de la boîte financée par ses parents, avat-il dû se convertir...
J'ai souvent rencontré ces destins-là, faits de grandes aspirations muées au cours d'un chemin plusieurs fois cassé. Il n'est pas tant question de noble drame, ou alors très rarement, comme de petites déceptions répétées, de menus combats tout le temps recommencés pour refaire surface. A chaque fois une subtile blessure de son image, toujours un peu plus profonde et insidieuse, mais encore la renaissance, après, sans se résigner, avec un nouveau visage à la face du monde.
Soigneusement sapé, la cravate en soie assortie à la couleur de ses yeux, le costard gris de bonne facture, une nouvelle compagne à son bras et une nouvelle voiture clinquante au bout des doigts, j'imagine Fabio projeter l'apparence de son succès toujours remis à demain.
Publié par JC-Milan à 09:37 2 commentaires